Ep. 20 - Quand le végétal devient attraction avec Paul Goumettaud de Terra Botanica

Et si la beauté d'un arbre pouvait faire battre le cœur aussi fort qu'une montagne russe lancée à 100 km/h ?

Dans cet épisode de Visiteur 360, direction Terra Botanica à Angers, le premier parc à thème européen entièrement dédié au monde végétal. Paul Goumettaud, chef de projet RSE, nous dévoile comment ce lieu unique transforme le végétal en expérience extraordinaire.

Passionné de parcs d'attractions depuis l'enfance, Paul partage son déclic : découvrir que la nature peut émouvoir autant que les sensations fortes.

Chez Terra Botanica, le végétal n'est jamais un simple décor. C'est lui qui déclenche l'émotion, guide la conception des attractions et inspire chaque innovation durable.

Paul nous ouvre les coulisses de la création d'expériences responsables : des cuillères comestibles à la vanille, des toilettes sans eau qui transforment l'urine en engrais, 730 arbres plantés quand on en coupe 2...

Terra Botanica prouve qu'on peut divertir de manière durable et même s'amuser avec la RSE.

L'objectif ? Faire de chaque visiteur un ambassadeur en plantant des graines de savoir.

Un témoignage inspirant qui montre que divertissement et responsabilité peuvent se renforcer mutuellement.

Parce que finalement, pas besoin de looping pour avoir le cœur qui bat un peu plus fort.

Écoutez dès maintenant et explorez comment une stratégie marketing émotionnel peut transformer un simple lieu en cité vivante :

 

🙋🏽‍♀️ Un grand merci à Clément Duparc de Tribus Echoes Production pour la création unique de notre identité musicale : https://tribusechoesproduction.com/

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Transcript

Quand le végétal devient attraction : Terra Botanica ou comment créer des émotions durables

Introduction : Quand la nature rivalise avec les sensations fortes

Pauline : Et si on vous disait que la beauté d'un arbre peut faire battre le cœur aussi fort qu'une montagne russe lancée à 100 km heure ? Que l'immersion dans une serre tropicale peut vous transporter comme n'importe quel dark ride ? Aujourd'hui dans Visiteur 360, on poursuit notre exploration de ces lieux qui transforment le végétal en expérience extraordinaire. Après Juliette et Baptiste du Potager Extraordinaire qui nous avaient dit que ce n'était pas évident d'attirer avec des poireaux, on découvre aujourd'hui comment la beauté du végétal peut égaler les sensations fortes plus traditionnelles.

Mirabelle : Alors, direction Terra Botanica à Angers. Premier parc à thème européen entièrement dédié au monde végétal. Ce lieu unique, qui fête ses 15 ans cette année, prouve qu'on peut créer des émotions intenses en partant d'une graine, d'un parfum ou d'un écosystème. Avec ses 500 000 végétaux, le parc a récemment obtenu le label Divertissement Durable. Pour explorer cette philosophie du végétal d'abord, nous accueillons Paul Goumetto, chef de projet RSE chez Terra Botanica. Passionné de parcs d'attractions depuis l'enfance, Paul a vécu ce déclic personnel : découvrir que la nature peut émouvoir autant que les grosses attractions. Bienvenue Paul !

Le parcours de Paul Goumettaud : de la passion des sensations fortes au végétal

Une émotion fondatrice à 15 ans

Pauline : Alors, comme à chaque épisode, on aime commencer par une question personnelle. Peux-tu nous raconter un souvenir de visite dans un lieu qui t'a marqué émotionnellement, comme un moment qui t'a inspiré dans ton parcours ?

Paul Goumettaud : Déjà, merci de me recevoir et de me faire participer à ce podcast. Quand j'entends votre question, il y a une... La première émotion qui me vient tout de suite, je pense que c'était quand j'avais 15 ou 16 ans, donc en pleine adolescence, où on est très fier et en construction. Avec mes parents, ils m'ont emmené à Universal Island of Adventure à Orlando. Et j'ai fait une attraction en tant que gros fan d'Harry Potter aussi, l'attraction Harry Potter and the Forbidden Journey. Et quand je suis ressorti de ce château et de cette attraction, j'ai complètement craqué dans les bras de ma maman, même avec toute ma fierté de 15 ans. Et je lui dis que c'est le truc le plus beau que j'ai jamais vu de ma vie. Et je crois qu'à partir de là, c'était une autre dimension qui s'offrait à moi. Donc je dirais que c'est cette attraction qui m'a le plus choqué. Et j'y repense régulièrement.

Pauline : Super, c'est une belle émotion en tout cas, quand même.

Paul Goumettaud : C'était quelque chose d'inédit. Et je cherche à revivre ce moment le plus vite possible.

Pauline : Tu ne l'as jamais revécu depuis ?

Paul Goumettaud : Aussi fort, il ne me semble pas. C'est vraiment un moment où... J'ai été complètement déconnecté de la réalité pendant quelques minutes. Et c'est au moment où les pieds retouchent sol, parce que littéralement, on vole dans cette attraction. Au moment où les pieds retouchent sol, j'ai réalisé que c'était une attraction, ce n'était pas un vrai moment que j'avais vécu. Et là, j'ai craqué. Et c'est très très fort ce qu'Universal a réussi à faire avec cette attraction-là. Et je l'ai vécu à 100%.

De l'ingénierie au monde des parcs de loisirs

Mirabelle : Merci de nous avoir partagé un peu de cette émotion. Et du coup, ça nous plonge déjà dans l'importance des émotions dans les visites. Et si on revient un peu sur ton histoire à toi, on sait que tu es passionné de parcs d'attraction depuis l'enfance, peut-être déjà avant tes 15 ans.

Paul Goumettaud : Tout à fait. Le virus avait commencé un peu plus tôt.

Mirabelle : Et donc, tu nous as dit que tu as étudié l'ingénierie, tu t'es spécialisé en gestion des risques et environnement, et finalement que tu es arrivé chez Terra Botanica. Est-ce que tu peux nous raconter un peu plus de ton parcours et aussi qu'est-ce qui t'a fait passer de la recherche de ces sensations fortes avec les rollercoasters peut-être, à un univers qu'on va dire un peu plus contemplatif du végétal ?

Paul Goumettaud : Oui, en effet, je vous ai parlé de cette expérience à 15 ans mais en réalité, je crois que c'était aux alentours de mes 5 ou 6 ans avec mes parents où j'ai eu un déclic sur ces attractions. C'était à Blackpool Pleasure Beach où j'ai complètement ouvert les yeux en visitant ce parc-là. Ensuite, j'ai essayé de construire tout mon parcours de manière à essayer de plus ou moins rapprocher mon travail de ces parcs.

Mirabelle : Alors, on l'aura deviné. Après toutes ces expériences, Paul rêve de travailler dans les parcs de loisirs. Au lycée, il choisit une filière en sciences et développement durable, puis continue en génie mécanique pour comprendre comment on conçoit les attractions, les coasters, les manèges immersifs. Ensuite, il s'oriente vers une licence en amélioration continue. Et là, il découvre le lean management, l'optimisation des flux, bref, tout ce qui permet de rendre les parcs plus fluides et plus efficaces. Mais il ne s'arrête pas là. Il entre ensuite en école d'ingénieur en gestion des risques et de l'environnement. Parce que finalement, un parc d'attraction, c'est beaucoup de sécurité, mais aussi beaucoup d'environnement. Et après ces années d'études et de passion, il rejoint enfin un parc.

Paul Goumettaud : J'ai réussi à rejoindre enfin un parc d'attraction au bout de ces trois ans. Et du coup, me voilà arrivé à Terra Botanica juste après la fin de mon alternance. Je n'ai pas attendu beaucoup. J'ai dû finir le 29 septembre et le 1er octobre, j'étais là.

Mirabelle : C'est vraiment ta passion qui a guidé ton parcours.

Paul Goumettaud : Exactement et à chaque fois, chaque recherche de stage ou d'alternance, je m'efforçais d'essayer de trouver un parc ou une structure, un constructeur à proximité pour pouvoir petit à petit mettre un pied dans ce milieu qui me passionnait et ça a été très compliqué et à la fin j'ai réussi. Alors j'ai vu qu'il y avait une licence maintenant en management des parcs à thème, j'aurais rêvé de l'avoir à l'époque. Mais je suis très content qu'il y en ait d'autres qui, maintenant, aient une voie, on va dire, pour travailler directement dans ce secteur passionnant.

Terra Botanica : le végétal au cœur de l'expérience visiteur

Le végétal comme point de départ créatif

Pauline : Ça, c'est un retour qu'on a de pas mal de professionnels qui sont aujourd'hui en activité, en parlant de cette licence, qu'ils auraient aimé pouvoir y participer parce qu'effectivement, elle fait beaucoup de sens par rapport aux projets et aux nouveaux métiers du secteur. Donc, ça ne nous étonne pas. Et puis, pour revenir un petit peu sur Terra Botanica, sur le parc dans lequel tu évolues désormais, tu nous as confié que le végétal de Terra Botanica, ce n'est pas seulement un décor, c'est le point de départ de toute l'expérience visiteur. D'ailleurs, tu nous disais que chez vous, on part du végétal pour imaginer les attractions, ce qui est quand même assez unique. Et pour déclencher les émotions, puisque c'est quand même le thème du podcast, le végétal peut s'intégrer de plein de façons, mécaniquement, sensoriellement, de façon immersive, ou ne serait-ce que dans la déambulation des visiteurs et de la mécanique de l'attraction ou de l'activité, puisqu'on ne va pas parler que d'attraction, étant donné qu'on est sur un parc à thème. Peux-tu nous donner des exemples concrets de cette diversité à Terra Botanica ?

La clairière aux animaux : un projet exemplaire d'éco-conception

Paul Goumettaud : Bien sûr, ce que je peux faire, c'est éventuellement vous parler d'un des projets les plus récents qui a vu jour, on va dire, à Terra l'année dernière, c'était la clairière aux animaux. Il faut savoir, à Terra, quand on a un projet, c'est plusieurs services qui sont mis ensemble et qui vont essayer justement de partir d'une envie, d'un sujet qu'ils souhaitent aborder. Alors ça peut être un jardin sans eau, une mini-ferme pédagogique ou une aventure dans les bayous de la Louisiane. Et justement, sur ces souhaits de mini-ferme pédagogique, plusieurs services se réunissent, mettent en commun, et on va utiliser une méthode sur la partie RSE qu'on appelle ERC. C'est éviter, réduire et compenser.

Et en fait, vous allez voir que tout est structuré vraiment autour du végétal et du lieu, c'est-à-dire qu'on a façonné cette nouvelle zone thématique en évitant d'artificialiser. Donc on a utilisé par exemple des passerelles avec pas de plots béton, mais plutôt des fourches ancrées pour limiter tout ce qui est impact sur la biodiversité dans le sol, de manière à avoir des centaines de personnes qui puissent cheminer sans pour autant impacter la vie du sol et avoir des dalles béton qui pourraient nuire complètement à la vie des petites bêtes qu'on pourrait trouver dans ces sols riches.

On va essayer de réduire les impacts. Par exemple, sur la passerelle, on ne va pas couper les arbres, mais c'est la passerelle qui va s'intégrer directement et on va avoir l'arbre qui pousse en plein milieu de la passerelle. Alors oui, quand le tronc va grandir, il faudra élargir le trou mais le but c'était pas qu'on coupe l'arbre et qu'on dévie la passerelle, mais plutôt que la passerelle s'adapte en fait au terrain et typiquement on peut le voir, c'est l'intégration de l'attraction dans le milieu qui l'entoure.

Et puis enfin parce qu'on est bien obligé parfois quand on va créer des univers, il faut qu'on compense parce qu'on va avoir un petit peu d'artificialisation, un petit peu de stabilisation, quelques travaux. Pour donner un exemple concret, pour deux arbres qui ont été coupés sur cette clairière, il y en a 730 arbustes et arbres qui ont été replantés donc on essaie de compenser au maximum. Le but c'est d'apporter encore plus de biodiversité qu'on avait à l'origine.

L'Aventure au Bayou : scénographie sensorielle et réemploi

Paul Goumettaud : Cette diversité peut aussi se trouver par d'autres moyens, par exemple cette année à l'Aventure au Bayou, la nouveauté de cette année. C'est plutôt des espaces sensoriels, ils sont scénographiés avec du végétal. Il y a beaucoup de passions et beaucoup de savoir-faire qui ont été mis en œuvre. Et par exemple, on a aussi mis l'accent sur la réutilisation. Tous les objets qui sont dans cette attraction sont des objets du coin, très locaux. Il y a plus de 200 objets qui ont été chinés, réutilisés, intégrés. Et c'est un petit peu comme ça qu'on essaye de faire vivre, on va dire, les nouveautés et transmettre les émotions au travers de cette diversité. On peut appeler ça aussi l'éco-conception.

Créer des émotions au-delà des sensations fortes

Mirabelle : Oui, du coup, comme tu dis, il y a le côté aussi immersif pour créer les émotions. Mais justement, je reviens aussi un peu à toi, ta recherche avec ta passion des rollercoasters. Quand tu es arrivé à Terra Botanica, il n'y a pas de roller coaster, mais pour autant, ça t'a quand même provoqué d'énormes émotions, les balades au sein de Terra Botanica. Et je me demandais, vous, quel type d'émotions vous cherchez à susciter chez les visiteurs de Terra Botanica ? Peut-être que tu peux nous parler aussi de ton point de vue personnel, mais aussi, qu'est-ce que vous mettez en place, peut-être d'un point de vue RSE ou autre, pour créer ces émotions ?

Paul Goumettaud : Tout à fait. En effet, en tant que gros fan d'attractions, ce qui m'attire principalement dans un parc, ça va être les grosses structures, les sensations fortes. Mais en fait, il n'y a pas que ça. C'est même parfois encore mieux d'aller chercher une attraction ou une zone thématique recherchée avec un fil conducteur, avec justement de l'animation autour du décor. Et désormais, en fait, c'est peut-être un petit peu ça la maturité. C'est que j'ai préféré maintenant, grâce à ce qu'on a pu voir et ce que j'ai pu apprendre à Terra, un espace thématisé avec des informations, avec justement un storytelling qui va être assez affiné, avec une histoire qui est racontée, qu'une grosse attraction posée sur un parking.

Désormais, je préfère cette recherche de décors, et c'est ce que j'ai découvert et ce que je retrouve à Terra actuellement. C'est des visites guidées, c'est un storytelling, et ce qu'on cherche à susciter principalement, ce que j'ai l'impression de constater, c'est de la curiosité auprès des visiteurs. Le végétal est vivant, le végétal est mouvant et c'est assez intéressant de pouvoir attraper les visiteurs par leur curiosité, les emmener, on va dire, dans les coulisses du végétal, de pouvoir leur montrer au travers des attractions, des shows et des spectacles et de leur glisser subtilement des messages, des informations et de les voir s'émerveiller un petit peu.

Planter des graines de savoir

Paul Goumettaud : Ce qu'on répète souvent à Terra, c'est qu'on essaye de planter des graines de savoir chez nos visiteurs et en fait quand ils vont rentrer à la maison, elles vont germer et ils vont y penser et ça va avoir un impact ensuite sur leur quotidien ou sur leurs notions qu'ils vont avoir dans leur vie et dans la société. Et là en fait je m'y retrouve et là je comprends un petit peu ce rôle et cette mission que peut avoir un parc à thème et qu'ils puissent véhiculer ces bonnes notions au travers des attractions et des émotions qui peuvent faire vivre à leurs visiteurs. Je trouve ça vraiment génial et j'ai envie de continuer. Nous avons envie de continuer.

Le label Divertissement Durable : 15 ans d'engagement RSE reconnu

Une démarche RSE inscrite dans l'ADN du parc

Pauline : C'est vrai, on le sait, la connexion émotionnelle, elle facilite le fait de graver des souvenirs. Et c'est effectivement le pari que vous êtes en train de gagner en créant des émotions, en faisant vivre des choses particulières et extraordinaires tout en essayant d'éduquer ou en tout cas d'avoir une approche pédagogique sur le végétal. Et du coup, cette approche du végétal d'abord, est-ce qu'elle répond concrètement ? Est-ce que vraiment elle répond à une attente nouvelle du public ? Est-ce que tu vois qu'il y a une tendance RSE, si tu veux, qui se profile et auquel vous, vous répondez en misant sur ce végétal ?

Paul Goumettaud : J'ai l'impression qu'en effet, avec notamment le label divertissement durable, de manière globale, les visiteurs sont aussi beaucoup plus à l'écoute et beaucoup plus sensibles à ces notions et ça peut être un facteur déclenchant peut-être d'une visite. Nous, c'est vrai que ce parc là c'est dans son ADN. L'ensemble des services travaillent depuis l'ouverture du parc depuis 2010. Pour ma part je suis arrivé qu'il n'y a que 2 ans donc ça fait déjà 13 ans que la plupart des services, que l'entièreté des services travaillent à fond sur ces sujets et essayent d'en faire vraiment notre base de travail, c'est notre ADN, ce végétal et ce développement durable. Et de saison en saison, ça ne fait que s'amplifier.

L'obtention du label : une reconnaissance et un cadre

Mirabelle : Justement, j'ai une petite question par rapport à ça, parce que tu dis que le parc est RSE depuis sa création. Ça fait 15 ans, mais le fait d'avoir récemment eu le label Divertissement Durable, qui a été aussi créé récemment, est-ce que ça a apporté quelque chose en plus au parc, ou en tout cas à ta mission ? Qu'est-ce que ça a apporté aussi bien en interne qu'en externe ?

Paul Goumettaud : Ce label a permis de mettre des mots sur des choses qu'on faisait depuis l'ouverture, et moi je le vois plutôt comme une récompense du travail acharné qu'ont fait les personnes bien avant, de tous les efforts qui ont toujours été faits pour pouvoir créer des attractions comme un jardin sans eau, de pouvoir créer des attractions justement autour du chemin qui peut avoir une petite goutte d'eau et pouvoir voir un petit peu tous les éléments qu'il va rencontrer, les animaux, les insectes et les reptiles dans son cheminement, en s'infiltrant dans le sol, toutes les visites guidées qu'on fait depuis des dizaines d'années, tous ces efforts qui sont faits par nos équipes et pour nos visiteurs, j'espère qu'elles ont été récompensées au travers de ce label.

Et puis, ça permet aussi de poser un cadre et de se dire, désormais, on sait dans quelle voie on s'engage, on sait quelle projection on veut à court, moyen et long terme. Et ça permet, je vous dis, de pouvoir structurer une démarche et d'avancer sereinement. Donc, je dirais que du positif. Et puis, maintenant, on peut le certifier et le dire à nos visiteurs.

Innovations durables : quand la RSE devient amusante

Paul Goumettaud : Désormais, avec la partie RSE, j'espère vraiment qu'on va pouvoir décupler toutes ces informations et les mettre à disposition de notre public. On s'efforce de faire les choses bien depuis l'ouverture en 2010. Et en fait, les visiteurs nous attendent justement, je pense, sur ces points-là. Ils y sont sensibles. Et quand on leur explique, on arrive à faire transparaître ça au travers de nos bandes-sons, de nos attractions, mais aussi au travers de nos équipes, puisque ce sont les animateurs, ce sont les paysagistes, ce sont les employés aussi à la restauration qui vont expliquer à quel point les efforts sont faits sur l'ancrage local, les bonnes techniques qui sont également reproductibles à la maison pour pouvoir faire de la culture bio, de pouvoir faire du traitement sans aucun produit chimique, de pouvoir correctement trier les déchets. C'est pourtant ce qui paraît le plus simple, mais en fait, c'est la base de tout.

Donc, tous ces éléments-là, on essaye de les mettre à disposition, d'expliquer pourquoi est-ce qu'on a ce label divertissement durable, les engagements zéro-phyto qu'on a mis en place depuis l'ouverture du parc. Et puis on essaie de mettre en avant aussi de nouveaux sujets, essayer de faire transparaître tout ce qui est la responsabilité par rapport au bilan carbone, par rapport justement aussi à la consommation d'énergie, qu'est-ce qu'on peut tous mettre en place, qu'est-ce que nous on met également en place sur le parc.

Des exemples concrets d'innovation durable

Paul Goumettaud : Et en fait ça peut être aussi des innovations un petit peu originales et en fait on se rend compte que le développement durable, le RSE, ça peut être hyper amusant quand on explique que les biodéchets, une fois bien triés, ils vont faire du compost et puis ils vont revenir aux agriculteurs du département pour reproduire des fruits et légumes qu'on va racheter derrière. On est sur une boucle circulaire et c'est vraiment ce qu'on attend et ce qu'on cherche.

On a essayé de supprimer également les cuillères en bois qui, malheureusement, ne sont pas 100% recyclables puisqu'il y a de la colle, de la résine et on les a remplacées par des cuillères qui se mangent à la vanille. Et en fait il y a zéro déchet et en plus on a une petite cuillère qui se mange, ça c'est original et rigolo, les gens peuvent s'amuser avec le RSE et ça c'est assez sympa.

Paul Goumettaud : Donc je crois qu'on a désormais, avec le parc, on peut en effet divertir et de manière durable et c'est tout le sujet de ce label divertissement durable et c'est la meilleure façon je pense de s'engager dans le RSE.

La création de projets à Terra Botanica : une approche collaborative

Une méthode transversale entre tous les services

Mirabelle : Et toujours avec ce label divertissement durable, pas uniquement mais aussi avec tout l'ADN RSE depuis la création du parc, cet ADN justement, comment est-ce qu'il influence vos choix de développement peut-être ? Le choix dans les attractions à venir ?

Paul Goumettaud : Alors, il faut savoir que sur les projets, vous parlez plutôt des émotions à venir. Comment c'est construit à Terra ? C'est d'abord, c'est très transverse. C'est plusieurs services qui se réunissent. Il y a un comité de pilotage. C'est des idées, c'est des envies de chacun qu'on essaye de mettre en commun. Et de ces idées émergent plusieurs sujets. Et ensuite, on a un pôle développement auquel j'appartiens et moi je m'occupe vraiment de la partie RSE. J'ai un collègue à moi qui est chef de projet et qui va plutôt essayer de piloter ces projets-là et qui va justement pouvoir créer de l'émotion à partir justement de ses idées.

Chacun des services y apporte son expertise, il y a la passion de chacun, il y a l'expertise de tout le monde et en fait en faisant cet assemblage en fait de la passion commune et des envies et des inspirations de tous, et bien on a un projet très riche qui naît. Et dans ce projet très riche, on essaye d'impliquer la partie RSE et de pouvoir intégrer du réemploi, comme je vous l'ai dit, sur la clairière aux animaux ou sur l'aventure aux bayous.

Les Tractocabines : le prochain projet 2026

Paul Goumettaud : Et prochainement, ce qui est né de notre comité de pilotage et également du cerveau de notre service développement, c'est les tractocabines qui vont naître l'année prochaine sur l'espace potager, notre potager qui est d'ailleurs un des plus beaux potagers de France, voire le plus beau potager de France, car il a été reconnu au syndicat national horticole. On va y intégrer justement une attraction, donc là on parle vraiment de mécanique, et qui va pouvoir raconter un petit peu l'histoire et le storytelling de Cléa Mollet, une jeune fille qui est très pimpante, et qui va pouvoir justement nous raconter toutes ses aventures au travers de cette attraction et de cette zone thématique.

Et tout ça justement c'est lié et on a intégré du RSE au niveau du réemploi donc avec Virgile qui est mon collègue qui est chef de projet qui est un vrai petit génie on va dire de la création et des projets. On a réussi à trouver des matériaux qui vont resservir pour le décor et donc on va pouvoir proposer un décor très immersif à base de réemploi à base d'éco-conception et d'upcycling. Donc, on est assez content et on a hâte de pouvoir le proposer à tous les visiteurs.

L'importance de la transversalité dans la création

Pauline : Voilà. Et tu sais, tout à l'heure, tu parlais un petit peu de comment, enfin, des autres services, que finalement, tous les services étaient orientés RSE et que du coup, dans la création, dans tous les projets que vous menez, tout le monde était concerné. Est-ce que sur la partie création, toi, tu viens de mentionner Virgile, mais par rapport aux fondateurs, aux créateurs et puis à tous les autres services, comment s'articule et comment se réfléchit une création, notamment d'un projet comme celui-ci ? Comment vous le réfléchissez ?

Paul Goumettaud : Alors, ça va être des sujets qui sont décidés en comité de pilotage et donc, bien évidemment, c'est notre direction, avec notre directeur, M. Quattrelo. On a également la partie technique et développement avec ma responsable, Antonine Palous, qui va pouvoir justement orienter et pouvoir décider de la faisabilité et pouvoir anticiper tout ce qui va être maintenance aussi de ces attractions parce que faire une nouveauté, une attraction, un projet, c'est super mais s'il n'est pas viable dans le temps, ce n'est pas possible. On reste du tout.

Pauline : Tout à fait.

Paul Goumettaud : On va avoir aussi une très grosse dimension sur la partie storytelling et ce qu'on va pouvoir raconter aux visiteurs grâce aussi à la partie communication et marketing qui est représentée par Damien. Et puis on va avoir bien sûr les services paysages qui vont être concernés, puisque c'est eux qui vont également entretenir les espaces justement, et puis pouvoir proposer cette diversité végétale. Il y a également les services d'accueil et vente qui vont justement accueillir les personnes, les services d'animation qui vont pouvoir parler un petit peu de cette attraction, et puis pouvoir expliquer aussi dans le détail, parce que faire une attraction c'est super, mais derrière on a également plein de petites anecdotes sur les végétaux, sur les légumes, sur tout ce qu'on va pouvoir trouver, sur la façon aussi dont a été construit et conçu l'attraction, plein d'anecdotes à donner à nos visiteurs.

Et c'est notre service animation qui va faire vivre tout cela, et donc voilà un petit peu tous ces services qui sont concernés, et je vous dis, c'est pendant des comités de pilotage qu'on va construire ces projets-là, et on y intègre du coup la partie RSE pour pouvoir dire que cette attraction est durable. Et puis encore une fois, c'est transverse, donc je suis un support. Je suis là pour essayer d'importer des éléments, des solutions. Et puis, ensemble, on construit tous ces projets de la manière la plus durable possible. Et c'est assez sympathique de voir à quel point chacun peut travailler avec les autres mains dans la main pour construire ça.

L'avenir de Terra Botanica : projets RSE et innovations

Faire des visiteurs des ambassadeurs du végétal

Pauline : Oui, et puis un travail commun qui se transmet, parce qu'effectivement, vous gardez cette logique depuis 15 ans aujourd'hui. Et le prochain projet, vous continuez à faire perdurer cette logique RSE, donc ça veut dire que ça fonctionne et que chaque département a cette même logique, on va dire, de développement. Et justement, si on parle de l'avenir du parc, là tu nous as fait part effectivement de cette prochaine attraction, vous fêtez cette année les 15 ans de Terra Botanica. Comment vous imaginez l'avenir du parc ? Quelles sont les prochaines étapes pour renforcer cette relation entre visiteurs et végétal au-delà des attractions ? Là, tu viens de nous en parler. Mais au-delà de ça, par rapport à l'approche pédagogique ou par rapport aux ambitions RSE, qu'est-ce que vous avez comme projet futur ?

Paul Goumettaud : Il me semble qu'il y a un fil conducteur, un fil rouge qu'il ne faut surtout pas perdre dans les parcs, et notamment dans ce parc-là, Terra Botanica. Depuis l'ouverture, la petite phrase qu'on a, c'est faire de nos visiteurs des ambassadeurs. Et ça, c'est en aucun cas quelque chose qui changera, et c'est justement ce qu'on va essayer de développer au maximum, tant dans les attractions, dans les nouveautés, que sur la partie RSE. Donc pouvoir transmettre et faire connaître un petit peu mieux le végétal, ce sera toujours le fil conducteur pour l'avenir.

Économies d'eau et d'énergie : les priorités

Paul Goumettaud : Sur la partie RSE, il y a beaucoup de sujets qui sont en cours. Je peux vous parler de récupération d'eau de pluie en toiture, parce qu'on a tout un système de récupération d'eau de pluie en circuit fermé sur le parc, sauf qu'il peut y avoir de l'évaporation, il peut y avoir de l'infiltration, et donc l'idée ça va être de récupérer directement les eaux de pluie en toiture pour pouvoir arroser et avoir aucune perte. Donc on est sur des sujets de ce type-là. Beaucoup sur les économies d'eau, des mousseurs, des réducteurs de débit, des douchettes, tout ce qu'on va pouvoir mettre en place pour limiter les consommations d'eau, qui est une priorité numéro une pour nous.

On va avoir aussi des consommations d'énergie qu'on va essayer de réduire au maximum. On a beaucoup de sujets en ce moment sur de l'isolation, sur des destratificateurs, des équipements qui permettent de descendre la chaleur dans les serres et de consommer moins. Et prochainement, il y a également un sujet photovoltaïque sur notre parking sur lequel on travaille. Donc, c'est des éléments qui devraient voir le jour prochainement.

Des innovations expérimentales : l'exemple des toilettes sans eau

Paul Goumettaud : Et puis, après, le but, c'est vraiment de continuer les actions, de suivre notre plan d'action d'année en année, de l'étoffer. Et puis, d'aller chercher toujours de nouveaux projets divertissements et durables. Donc là, vous voyez, on a mis en place pas mal de choses sur les petites cuillères qui peuvent se manger. On a mis en place pas mal de choses avec des coquilles d'huître comme pavé drainant sur nos allées. Continuer d'accentuer sur le réemploi, de pouvoir faire des produits locaux et puis de nouer des partenariats aussi avec des producteurs locaux de confiance. Donc être sûr d'être dans une consommation raisonnée et responsable, c'est l'objectif pour les années à venir, et j'espère qu'on va faire que démultiplier tout cela.

Pauline : Et c'est ta mission principale finalement, c'est ça. C'est ton rôle dans la structure. Elle est aussi d'assurer justement cette éco-responsabilité à travers toutes les actions et tous les projets de Terra.

Paul Goumettaud : Je dirais qu'en effet, c'est ma mission et le but, c'est que ça puisse perdurer et au contraire, qu'on puisse passer la deuxième, la troisième, la quatrième. Et d'où le fait que je puisse travailler sur ce sujet, c'est d'aller chercher des nouveaux sujets, c'est de pouvoir trouver des nouvelles choses, de faire avancer plus rapidement, on va dire, le développement durable. Et ça peut être aussi office de test, c'est-à-dire qu'on aime bien aussi aller chercher de nouveaux prototypes, de nouvelles choses un peu expérimentales.

Je pourrais vous en parler aussi un petit peu. Très récemment, on a mis en place des nouvelles toilettes sans eau où on récupère l'urine des visiteurs. Il faut savoir que dans l'urine, il y a de l'azote, du magnésium et du potassium. Donc tout ce dont a besoin un végétaux comme engrais. Et donc on récupère les urines pour les mettre dans les végétaux directement. Donc plus besoin d'engrais, plus besoin d'eau, tout en circuit court et en réutilisation. Et on est les premiers en France dans un parc à mettre ça en place directement en interne. Alors, c'est encore un prototype, c'est un test, on va voir si ça fonctionne bien. Mais voilà, on essaye d'aller chercher de nouveaux sujets, et on essaye de développer tout ça. Et si en plus on peut amuser nos visiteurs en leur expliquant ça, c'est toujours ça en plus. C'est un petit peu exotique, mais c'est comme les cuillères qui se mangent.

Pauline : Plus besoin d'engrais, plus besoin d'eau, mais besoin de visiteurs.

Paul Goumettaud : C'est ça.

Pauline : Pour faire perdurer cette action. Ok, trop bien.

Conclusion : divertir durablement, c'est possible

Mirabelle : Merci beaucoup, Paul, pour cet échange aujourd'hui. Pour conclure, on a appris qu'à Terra Botanica, le végétal n'est jamais juste un décor. C'est vraiment lui qui déclenche l'émotion, la curiosité. Et parfois même, on pourrait dire le fameux petit waou qu'on recherche tous quand on visite un lieu. Et puis, il y a aussi ce deuxième message fort qui est de montrer qu'on peut faire rêver les visiteurs tout en respectant la nature et en pensant durable. Parce que ces émotions ne valent que si elles s'inscrivent dans le temps et si elles respectent et valorisent la nature qui les rend possible. Terra Botanica montre justement que le divertissement et responsabilité peuvent aller de pair et même se renforcer mutuellement. Donc finalement, pas forcément besoin de looping pour avoir le cœur qui bat un peu plus fort. Une balade dans les allées de Terra Botanica, ça peut faire le même effet. Merci beaucoup Paul pour aujourd'hui et à très bientôt.

Paul Goumettaud : On vous attend.

Pauline : Merci à toi. Avec plaisir.

Paul Goumettaud : Au revoir. Au revoir.

Pauline : Et voilà, l'épisode se termine. Vous venez d'écouter Visiteur 360, les coulisses de l'émotion, saison numéro 2. Un immense merci à Paul Goumetto de Terra Botanica pour son partage d'expérience et aussi à Tribus Ecosse Productions pour l'ambiance sonore qui donne vie à ce podcast. Visiteurs 360, vous ne l'oubliez pas, c'est un mardi sur deux sur la plateforme d'écoute de votre choix. Alors si cet épisode vous a inspiré, on compte sur vous pour laisser des étoiles, des commentaires et surtout en parler autour de vous. Que ce soit à vos collègues, vos proches ou bien à quelqu'un à qui vous voulez faire découvrir de belles histoires. Et pour ne rien manquer des tendances et nouveautés, abonnez-vous à notre newsletter Entre les Lignes. Vous y retrouverez des analyses exclusives, les dernières actualités de l'industrie, ainsi que l'annonce des prochains épisodes à venir. On se retrouve très bientôt pour explorer de nouvelles histoires et plonger dans l'univers captivant des émotions de nos chers, très chers visiteurs. A bientôt !

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